Le nom de Denis Dailleux est associé à l’art délicat du portrait. Les photos
d’enfants qu’il a réalisées à Persan-Beaumont (Val-d’Oise), dans les années
90, relèvent moins d’une photo documentaire que d’un geste vers l’autre.
Cadrer des enfants qui grandissent dans des cités aux perspectives
bouchées est un défi. Denis Dailleux l’a relevé en resserrant le décor pour
ne plus s’attarder que sur les corps menus, repoussant dans l’ombre la
matière dure des murs. Ces images en noir et blanc, nées d’une chimie
secrète, témoignent de sa capacité à détourner les clichés de la banlieue
pour y réintroduire de la grâce et de l’innocence.
Denis Dailleux est représenté par VU’, Paris.
L'un est photographe, l'autre est designer, ils ont en commun une même passion pour la nature.
La galerie 127 se transforme, le temps d'une exposition en un appartement de collectionneur qui aurait fait appel à leurs talents respectifs ...
La galerie sera exceptionnellement ouverte les dimanche 15 et lundi 16 octobre 2017
de 11 heures à 19 heures
galerie 127 - 127 avenue Mohammed V - 40000 Marrakech - RSVP : galerie127@gmail.com T:00 212 661 33 99 53
Denis Dailleux’s work is propelled by the essential personal bound he develops with those he photographs. His warmth towards people has led him to develop portraiture as his preferred means of representation. In addition to his projects conducted in Egypt (The Revolution’s Martyrs and Mother and Son), Dailleux regularly undergoes research visits to Ghana, where he pursues his interests in the symbioses between body and space, life and death, the sea and the local community.
His work has been published as monographs, such as Egypte les martyrs de la revolution (Le Bec en l’air: 2014) and Fils de roi, portraits d’Égypte (Gallimard: 2008) and is regularly exhibited and published in national and international press. He is the recipient of several awards, most recently coming 2nd in the ‘Staged Portrait’ category of World Press Photo 2014 for his series, Mother and Son.
Denis Dailleux est célèbre pour le portrait inédit et passionné de l’Égypte qu’il élabore depuis plus de quinze ans. En quête de nouveaux espaces de création, il se rend aussi régulièrement au Ghana depuis 2009. Les pêcheurs du port de James Town, ancien quartier d’Accra, la capitale, sont devenus l’un de ses sujets favoris. Il trouve au sein de cette communauté une source d’images fortes?: marines aux ciels changeants, ballets des pêcheurs, vie des femmes et des enfants qui travaillent sur le port… Il y explore de nouvelles relations au corps et à l’espace, à la vie et à la mort, à la religion, à la mer, qui renouvellent sa photographie. La sérénité, l’évidence picturale de ses images réenchantent un monde et des territoires aujourd’hui menacés et sont, à ce titre, d’autant plus précieuses.
Exposition de photos de Denis Dailleux, photographe de l’Agence VU', invité par Namir Abdel Messeeh dans le cadre de la résidence qu’il fait à Conflans-Sainte-Honorine.
Présentation de 3 séries différentes :
Mères et fils
Certainement sa série la plus personnelle. Avec pudeur et délicatesse, il nous emmène dans l’intimité de ces familles, où l’amour absolu de ces fils bodybuildés résonne comme une ode à la mère. (Delphine Henry)
Martyrs de la révolution
Un hommage aux victimes de la révolution égyptienne pour comprendre les bouleversements actuels.
Le Caire
Entre Denis Dailleux et le Caire, c’est une véritable histoire d’amour
Vernissage le vendredi 15 mai, à 18h en présence du photographe.
Abbaye de Bouchemaine Quai de la Noë
49080 Bouchemaine (FRANCE)
Du 12/09/14 au 18/09/14
• Tous les jours de 11h à 19h
• Entrée libre
La première ébauche de mon travail n’est pas un choix politique, mais un choix amoureux. Je suis tombé amoureux en Egypte, de l’Egypte. Durant mon premier séjour, je découvrais le plaisir du luxe à l’oriental, les soirées au bord du Nil, la musique, l’odeur des lauriers roses, mais, d’un autre côté, j’étouffais. Je me suis mis à focaliser sur le quartier populaire de la Gamaleya. J’ai découvert les gens, leurs maisons, leurs conditions de travail. C’était Zola. Germinal à la fin du XXe siècle. Des ateliers hallucinants de dureté, des fonderies de métal dans lesquelles se serraient une quinzaine d’ouvriers dans un espace minuscule. Mais, en même temps une camaraderie comme j’en ai rarement connu. Alors que moi j’aurai hurlé ma haine du monde entier, eux souriaient. J’avais des sages en face de moi, des anges et des damnés. Ces ouvriers ont servi de modèles aux plus grands écrivains égyptiens, tels que Naguib Mahfouz ou Albert Cossery. Moi, j’ai eu envie de montrer leur visage. Ceux dont on rit, que l’on méprise, ceux qui n’ont rien mais souvent beaucoup plus que moi, avec ma seule colère pour m’insurger contre leur misère. Depuis mon premier séjour en 1992, ma vision de l’Egypte et de son peuple n’a pas changé. Je continue à m’intéresser aux mêmes personnes. Ce sont elles qui m’importent, ce sont elles que j’éclaire. J’ai choisi de les sublimer par un travail minutieux de mise en situation, de perspective. Chaque personnage, chaque nature morte ou paysage me permet d’assurer ces choix.
« Mère et fils » est certainement sa série la plus personnelle et la plus troublante. Avec pudeur et délicatesse, il nous emmène dans l’intimité de familles où l’amour absolu que le fils voue à sa mère résonne comme une ode universellement touchante. Il pose un regard tendre et sans faux-fuyant qui laisse entrevoir les frontières ténues entre protection et domination, tendresse et soumission, qui régissent les rapports mère/fils, et peut-être plus largement, les rapports entre les femmes et les hommes dans le monde méditerranéen.